L’appendice est un organe lymphoïde, similaire à un ganglion, appendu à la base de la partie droite du gros intestin (ou colon) appelée ceacum. Il peut s’infecter, souvent secondairement à une obstruction, donnant lieu à une appendicite aiguë.

Elle se traduit souvent par l’association d’une fièvre et de douleurs au niveau de la partie droite et basse du ventre. Les signes sont souvent peu nets, rendant le diagnostic parfois difficile. Des examens complémentaires sont très souvent réalisés comme l’échographie et le scanner permettant de confirmer la plupart du temps le diagnostic. Malgré cela, il arrive parfois que le diagnostic ne puisse être posé de manière certaine, et l’on a alors recours soit à une surveillance, soit à une cœlioscopie diagnostique. En revanche, lorsque le diagnostic est certain, la prise en charge chirurgicale est immédiate.

Toute appendicite doit être opérée : 

C’est le seul traitement qui empêche et stoppe la diffusion de l’infection qui peut devenir gravissime. Le traitement par antibiotique seul n’est pas recommandé à ce jour sauf dans certains rares cas notamment le plastron appendiculaire (forme évoluée de l’appendicite) ou un doute sur un cancer de l’appendice ou du colon associé.

En quoi consiste l’intervention ?

Il s’agit d’enlever l’appendice (l’opération porte le nom d’appendicectomie) et de « nettoyer » l’intérieur du ventre si du pus s’y est déjà constitué. Cette opération est en règle conduite par cœlioscopie. Cela nécessite une insufflation de gaz dans le ventre, et permet, par trois ou quatre incisions < 1cm d’introduire des instruments, contrôlés par une caméra vidéo. Elle permet de confirmer le diagnostic s’il y a un doute initial, de vérifier les organes situés à distance de l’appendice et facilite l’intervention notamment en cas de surcharge pondérale. Elle diminue fortement le risque d’infection de la paroi abdominale contrairement à une laparotomie. Il s’agit d’une opération très fréquente, bien connue et codifiée, mais parfois délicate du fait d’importants remaniements des tissus créés par l’inflammation.

L’appendice est envoyé en analyse pour s’assurer de l’absence de parasite ou de lésion tumorale.

Il peut être nécessaire de mettre en place en fin d’intervention un drainage, pour évacuer dans les suites l’apparition de liquides secondaires à l’inflammation des tissus. Ce drainage sera retiré entre le 2ème et le 8ème jour.

Quelles sont les suites opératoires ?

Elles sont peu douloureuses, habituellement, la première nuit passée. Des calmants vous seront administrés. L’alimentation est reprise assez rapidement. Si des antibiotiques ont été administrés pendant l’opération, leur prescription est prolongée, en fonction de chaque cas, de I à 6 jours. Les anticoagulants, pour prévenir la survenue d’une phlébite, sont administrés au cas par cas et ne sont pas systématiques.

Le transit intestinal se rétablit au 2e ou 3e jour (émission de selles), parfois un peu plus tard en cas de péritonite associée. Vous quitterez l’hôpital entre le 1er et 5e jour post-opératoire, en fonction surtout de la gravité de l’infection initiale. Une chirurgie ambulatoire peut être possible dans des cas bien sélectionnés. Un rendez-vous de contrôle à 1 mois avec votre chirurgien, vous sera fixé avant votre sortie.

Quelles sont les complications ?

Dans 10 à 15% des cas environ, notamment si l’appendice était abcédé, surtout chez des patients en surcharge pondérale, une infection se développe sous la peau (« abcès de paroi »). Elle se traduit par des douleurs et une inflammation locale et se traite assez simplement par une évacuation du pus et des soins infirmiers.

Dans environ 5% des opérés d’appendicite sévère, se développe une infection dans le ventre, un abcès intra-abdominal. Elle peut justifier une nouvelle opération, ou la mise en place d’un drainage scano-guidé par le radiologue. Les signes surviennent quelques jours après l’opération initiale, par des douleurs, des vomissements, des ballonnements, de la fièvre, parfois des difficultés urinaires. Ils justifient une consultation médico-chirurgicale rapide, si vous avez quitté l’hôpital avant leur apparition.

Pour le retour à domicile :

Les douches sont autorisées dès le 2ème jour post-opératoire, il faut attendre une quinzaine de jours pour un bain.

La reprise des sports « doux » (footing, vélo, natation …) sera possible dès le 15ème jour. Pour des efforts plus violents ou brusques, il faudra attendre 1 mois.

Un arrêt de travail de 15 à 30 jours, en fonction du degré d’infection de l’appendice, de vos activités professionnelles, de votre âge pourra être instauré par votre médecin traitant. Pour les écoliers et lycéens, le retour à l’école est généralement possible 3 à 7 jours après la sortie de l’hôpital. Une dispense de sport sera fournie pour un mois.