Qu’est ce qu’une hernie hiatale ?

Elle correspond au passage d’une portion de l’estomac, souvent l’extrémité supérieure de celui-ci, à travers l’orifice œsophagien (ou hiatus) diaphragmatique. Elle survient lorsque les moyens de fixation de l’estomac et du bas œsophage sont affaiblis.

Dans 80 à 90% des cas, il y a glissement du cardia (jonction entre l’œsophage et l’estomac) vers le haut quittant ainsi l’abdomen pour se retrouver dans le thorax.

Dans 10 à 20% des cas, il y a roulement de la grosse tubérosité gastrique à travers l’orifice diaphragmatique avec l’œsophage et le cardia en position anatomique.

Le symptôme le plus fréquent de la hernie hiatale est le reflux gastro-œsophagien (acidité, appelé plus communément le « brulant », le pyrosis) lié à la perte des mécanismes anti-reflux notamment du cardia.

Pourquoi opérer une hernie hiatale ?

Elle consiste à réduire la hernie, à réintroduire l’estomac dans l’abdomen en le fixant et à réaliser une valve pour reconstituer les mécanismes anti-reflux et éviter une récidive intra-thoracique de la hernie. Dans la majeure partie des cas, elle est réalisée par cœlioscopie en l’absence de contre-indication.

Quelles sont les différentes étapes de l’intervention ?

  1. Réduction de la hernie par réintroduction du contenu de celle-ci dans l’abdomen
  2. Fermeture des piliers du diaphragme soit par raphie simple (suture avec des fils) soit par renfort prothétique.
  3. Confection d’une valve anti reflux : la partie libre de l’estomac (la grande courbure) est enroulée et fixée autour de l’œsophage

Suites habituelles

L’alimentation est progressivement, reprise d’abord sous forme d’un régime mixé pendant 3 semaines puis une alimentation normale peut être réintroduite. L’hospitalisation conventionnelle dure en moyenne 3 à 5 jours.

Quels sont les risques opératoires ?

  • Lésion de l’œsophage traitée pendant l’intervention par une suture peut justifier une diète stricte en post opératoire, avec des examens de contrôle.
  • Une brèche pleurale (ouverture des plèvres, l’enveloppe des poumons) au cours de la dissection pour laquelle un drain thoracique pourra être mis à la fin de l’intervention et laissé en place quelques jours.
  • Les hémorragies
  • La conversion par laparotomie en cas de difficulté opératoire

Quels sont les risques après l’intervention ?

  • La dysphagie (difficulté voire impossibilité de passage des aliments solides ou liquides) liée à la confection d’une valve anti reflux trop serrée. Une ré-intervention sera alors nécessaire.
  • Le pneumothorax (air dans la cavité thoracique) ou la pleurésie (épanchement pleural, liquide dans la cavité thoracique), nécessitant la mise en place d’un drain thoracique.
  • La gastroparésie (paralysie partielle de l’estomac et difficultés à la digestion avec nausées et vomissements), traitée souvent de manière médicale et avec un régime alimentaire adapté.