Qu’est ce qu’une TEM ?

La microchirurgie endoscopique transanale ou TEM (Transanal Endoscopic Microsurgery) a été développée dans le but d’augmenter les possibilités de l’excision endo-anale et d’éviter, lorsque possible, les complications liées à la résection radicale et donc totale du rectum et d’améliorer la qualité de vie des patients.

Cette technique fut introduite en 1983 par Buess et son équipe. L’objectif visé était de permettre une meilleure exposition et visualisation des tumeurs rectales situées au niveau du rectum moyen et supérieur, de façon à faciliter l’exérèse endo-anale de ces lésions avec une approche endo-anale améliorée stricte. Elle fut développée pour offrir une alternative moins agressive pour le traitement des adénomes et des carcinomes dit « précoces » du rectum.

Elle permet ainsi de réaliser une sorte de coelioscopie mini invasive par l’anus, ne laissant ainsi aucune cicatrice visible.

Elle présente des taux de complications (morbidité) et de mortalité inférieurs à ceux de la résection radicale, pour les mêmes indications. De plus, les temps opératoires ainsi que les durées d’hospitalisation sont statistiquement plus courts pour la TEM et l’on attribue aussi à cette technologie un temps de récupération plus court ainsi qu’une meilleure qualité de vie.

Il est important de souligner qu’il est primordial de bien sélectionner les patients qui peuvent bénéficier de cette chirurgie et surtout de parfaitement évaluer et de confirmer l’indication chirurgicale de la lésion primitive.

Le bilan complémentaire (composé de la coloscopie, d’une IRM et d’une écho-endoscopie rectale) permet une excellente évaluation de la lésion localement (degrés d’envahissement des différentes couches du rectum) et de mettre en avant ou non la présence de ganglions suspects à proximité contre indiquant ainsi le geste.

 

Quels sont les bénéfices liés à cette technologie ?

1) Eviter une proctectomie radicale (ablation totale du rectum) par coelioscopie ou laparotomie.

2) Les coûts évités liés à cette intervention plus lourde

3) Le coût peu élevé des fournitures requises pour chaque intervention par TEM

4) La possibilité de la réaliser en ambulatoire, durée d’hospitalisation beaucoup plus courte

5) Une meilleure qualité de vie

6) Aucune cicatrice

7) De bons résultats carcinologiques

 

 

 

Cas d’un patient (opéré par le Dr Alexandre Mensier, chirurgien digestif et viscéral à la clinique Anne d’Artois)

Madame X, 64 ans, découverte d’une tumeur rectale/cancer du rectum au décours d’un bilan pour un cancer du col de l’utérus.

Bilan complémentaire réalisé pour la lésion rectale :

  • IRM pelvienne/rectale
  • Echo-endoscopie
  • Coloscopie totale avec biopsies pour analyses anatomopathologiques

Résultats :

La coloscopie met en avant une lésion polyploïde volumineuse suspecte, située entre 10 et 15 cm de la marge annale, non extirpable endoscopiquement car trop volumineuse .

L’analyse des biopsies mettent en avant une lésion en dysplasie de haut grade (stade pré-cancéreux).

L’IRM et l’écho-endoscopie confirment la présence de cette lésion du moyen-haut rectum, sans extension métastatique ni ganglion suspect à proximité (dans le mésorectum et à distance) et la classe UsT1N0.

La lésion n’envahit à priori que la muqueuse du rectum (la première des 4 couches).

On se retrouve donc dans le cas d’une lésion pré-cancéreuse ou d’un cancer au stade débutant, strictement localisé à la muqueuse du moyen-haut rectum, trop volumineuse pour être retirée par endoscopie et qui ne nécessite pas une exérèse/ablation totale du rectum par chirurgie.

C’est donc une excellente indication pour tenter une exérèse chirurgicale mini-invasive  de cette lésion par voie trans-anale selon la technique TEM (microchirurgie endoscopique transanale) permettant ainsi de retirée totalement cette lésion en passant par les voies naturelles et de préserver ainsi la totalité du rectum.